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Nous souhaitions mettre en lumière l’arbitrage au sein du club et pour cela Samir BAFFOUN s’est volontiers prêté au jeu des questions / réponses.
Voici donc l’interview suite à ma rencontre avec Samir, qui mérite d’être connu et reconnu, tant pour son amour pour le hand que pour sa gentillesse et sa générosité.

Samir, peux tu te présenter en quelques mots afin que nous puissions mieux te connaître ?
                Je m’appelle Samir BAFFOUN, 32 ans, d’origine tunisienne. Je suis né à Mahdia, ville qui vit handball, qui respire handball ainsi qu’aux 30 kms alentours ! Je suis marié, j’ai un enfant. Je suis arrivé en France le 25 Octobre 2010. Diplômé en Tunisie d’un brevet de technicien de laboratoire, je suis en France, employé de restauration.

Depuis combien d’années es tu dans le monde du Handball ? A quel âge as-tu commencé ?
                J'ai commencé à l’âge de 6 ans, licencié au club de Makarem Mahdia. J’ai joué jusqu’en Joueur Pro Tunisie jusqu’à 23 ans. En parallèle, j’ai commencé à étudier l’arbitrage en 1998, j’avais alors 16 ans.

Tu as commencé en tant que joueur, qu’est ce qui t’a motivé pour prendre le sifflet ?           
                Mon voisin, Taher KESRAOUI, en Tunisie, était arbitre professionnel mais sur le point de partir à la retraite. Il m’a invité à découvrir l’arbitrage, j’ai eu alors le déclic.

Depuis combien d’années arbitres-tu ? A quel âge as-tu commencé à arbitrer des matchs de jeunes  puis es tu devenu arbitre officiel au niveau national ? Quelle a été ton évolution dans l’arbitrage ?
                J’ai commencé à me former à 16 ans en 1998 et j’ai arbitré mon premier match le 09 Avril 2000, c’était un match qui correspond au mini hand en France et je continue encore aujourd’hui !
Cela fait maintenant 16 ans que je siffle.
De 2000 à 2002, j’ai pu arbitrer des matchs de Moins de 12.
De 2002 à 2004, des matchs de Moins de 16 ans et de Moins 18 Filles
De 2004 à 2006, des matchs de Moins de 18 ans et des Séniors Filles
A 24 ans, en 2006 et jusqu’en 2010, j’ai arbitré des matchs Séniors Masculins de Haut Niveau.
J’ai eu la chance de pouvoir arbitrer 15 finales de championnat de la ligue, 3 finales du Championnat de Tunisie, 1 jeu Méditerranéen et le championnat du monde Cadet du 20 au 31 Juillet 2009.
Mon dernier match sifflé en Tunisie était la demi-finale Masculine de Tunisie : Hammamet / Moknine le 28 Mai 2010.

Comment as-tu été formé ?
                En Tunisie, avant de commencer à arbitrer des matchs, nous devions nous inscrire en centre de formation pendant 2 ans. Cette formation était organisée par la Ligue de Monastir. Nous apprenions les règles et les situations en travaillant sur vidéo, mais aussi les postures en se regardant dans une glace : cela nous permettait de voir si nos gestes étaient clairs. Cela nous aidait à vaincre notre timidité. On apprend alors à s’affirmer en tant qu’arbitre.

Lorsque je suis passé arbitre professionnel, c’est la fédération Tunisienne qui assurait les formations. Certains arbitres internationaux Tunisiens mais également Français ont contribué à ma formation comme par exemple : Adel MOUSSA, Laasaad HLEEM, Tahen KESRAOUI, Mohamed GUEMRI.

Aujourd’hui tu siffles au niveau National :
     Le public le plus chaud que tu aies rencontré ?

                En Tunisie : celui du club de Moknine : fumigènes et autres artifices envahissaient le terrain, on ne voyait plus rien !
                En France : celui du club de Genay : le public ne se gêne pas pour critiquer l’arbitrage : des fois j’avais envie de leur donner le sifflet pour les mettre face à la réalité !

     Ton meilleur souvenir d’arbitre ?
                La Coupe du Monde Cadet 2009 à Hammamet, de supers souvenirs mais aussi une belle rencontre : celle de ma femme !
                En France : Au Stage à Istres, malgré un état de fatigue avancé, j’ai battu le record du test physique et j’ai ainsi pu accéder à l’arbitrage national Français.

     Ton pire souvenir de joueur ?
                En Tunisie : C’était le 15 Mai 2005 : Je fus agressé par le public tunisien alors que le match se déroulait de façon tendue. Je suis resté dans le coma pendant une semaine et j’ai perdu la mémoire pendant quelques mois. Depuis ce jour, je me suis entièrement reconverti à l’arbitrage.

     Ton pire souvenir d’arbitre?
                Après un match, il nous a fallu, mon binôme et moi rentrer à pied sur une quarantaine de kilomètres ! Cinq heures de marche en pleine nuit en poussant un scooter tombé en panne, ça marque un homme !

Eprouves tu des satisfactions, des craintes lorsque tu arbitres ? Comment se comportent les joueurs, les dirigeants des clubs face à l’arbitre ?
                J’éprouve de fortes sensations de plaisir lorsque je suis le terrain, je me sens vraiment comme à la maison, car pour moi l’arbitrage est une vraie passion. J’attends toujours avec impatience le moment des désignations.

                Mes craintes : celles d’entendre de mauvaises critiques de la part de personnes qui ne connaissent pas les règles du jeu et qui seraient beaucoup moins fières avec un sifflet !

                Les joueurs et les dirigeants sont plus faciles à gérer lorsqu’ils ont en face un arbitre qui sait s’affirmer, cela est très important en tant qu’arbitre. Ces derniers respectent alors mieux l’homme en noir !

Tu es présent également au bord du terrain pour former les jeunes. Tu prends ce rôle très à cœur et tu te rends disponible dès lors que ton emploi du temps le permet. Comment se passe la formation des jeunes ? Qu’est ce que l’arbitrage leur apporte?
                Je trouve la formation des jeunes très intéressante et très importante pour l’avenir du club, de la ligue, de la fédération française de handball.
                Malheureusement, je trouve qu’au sein de notre club il n’y a pas assez de communication entre le formateur, le club et les jeunes arbitres.
                La formation d’un arbitre demande du temps, de la concentration et la confiance entre formateur et jeunes arbitres est impérative. Nous devons passer par des phases de formations théoriques mais également pratiques (cours, visionnage, tests écrits).

Comment pourrions-nous faire évoluer notre école d’arbitrage ?
                Il faut que nous puissions motiver les jeunes joueurs à l’arbitrage. Cela leur apportera le respect, la responsabilité, le savoir-vivre, la confiance en soi ainsi que la communication avec d’autres cultures.

Comment fait un arbitre pour progresser ? Il s’entraine comme les joueurs ?
                Pour qu’un arbitre progresse, il doit revoir le match qu’il vient d’arbitrer dans sa tête, faire le point avec son binôme après avoir fait le point chacun de son côté. Assister aux matchs d’autres arbitres, garder sa condition physique en s’entrainant, connaître le règlement et le code qui évolue sans cesse et surtout accepter toutes les critiques des superviseurs permet également de progresser.

Un mot pour finir ?
                L’arbitrage est vraiment mon second souffle, je souhaite vraiment inculquer ses valeurs aux jeunes du Bron Handball que je viendrai solliciter en début de saison prochaine pour leur proposer des formations d’arbitrage et je m’engage à suivre leur progression sur l’année !

 

Samir, merci beaucoup pour le temps consacré à cette interview. Rendez vous est donné en septembre pour recruter de jeunes arbitres !

Sabrina Billon-Pierron.